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lundi 1 juin 2015

Saint-Jean-Baptiste

Si vous entrez : « Saint-Jean-Baptiste » dans votre barre de recherche, vous tomberez sur « Fête nationale du Québec ». Oui, mais alors, nous qui vivons en Saskatchewan, pourquoi célébrons-nous cette fête ? Et pas seulement en Saskatchewan, puisque la Saint-Jean-Baptiste est célébrée à travers le pays. Alors, qu’est-ce que c’est ?

Avant de venir de mon pays, la France, je ne célébrais pas la Saint-Jean-Baptiste, mais la Saint-Jean. Durant mon enfance, nous nous rendions sur les quais de la Seine où un grand bûcher avait été disposé (et quand je dis grand, je pèse mes mots !) dans l’attente d’être embrasé dans la soirée. La journée voyait la rue de la République (artère principale de ma ville natale) remplie d’exposants pour la grande foire à tout annuelle, l’équivalent des ventes de garages que l’on peut voir ici. Généralement, nous avions droit à un concert en plein air avant que le feu ne prenne, à la nuit tombée. C’était – et c’est probablement toujours – une fête populaire. Je lui préférais, quand même, la Saint-Martin ou les gigantesques feux d’artifice que l’on tirait le 14 juillet dans le parc de la Marquise, à l’occasion de la fête nationale française.


La Saint-Jean est une fête populaire, aux origines païennes. Elle se célèbre au mois de juin, vers le Solstice d’été. À l’origine, on ramassait du bois que l’on faisait brûler à la manière d’un feu de joie. Cette célébration s’accompagnait de danses. C’était, généralement, les jeunes gens qui étaient chargés de ramasser le bois pour constituer le bûcher. C’était la fête de la jeunesse.

Je me souviens qu’on disait qu’il fallait que le bûcher brûle intégralement. Si, par malheur, il s’éteignait ou que les flammes ne voulaient pas prendre, alors une catastrophe arriverait dans l’année. On m’a même rapporté que c’était déjà arrivé par le passé, et que notre ville n’avait pas été épargnée lors des grandes guerres de 1870, 1914 et 1939. Après, je ne peux garantir la véracité de ces affirmations…

La Fête de la Saint-Jean, Jules Breton, 1875

Aujourd'hui, je ne célèbre plus la Saint-Jean, mais la Saint-Jean-Baptiste. Plus de foire à tout, plus de bûcher (en même temps, ce serait à la fois risqué et complètement fou en Saskatchewan avec le vent impressionnant qui balaie les plaines !), mais toujours un concert.


Nous célébrons le plaisir de se retrouver en famille, entre amis, entre voisins, entre connaissances. Nous célébrons la belle langue française et le passage de celle-ci aux nouvelles générations. Et, si les enfants et les jeunes ne ramassent plus des fagots qu’ils font brûler en autant de feux de joies, c’est tout de même la jeunesse que nous célébrons et que nous célébrerons le 24 juin prochain, ici même, à Ponteix en Saskatchewan.


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